Le chercheur suisse Olivier Moos, vice-président de l’association de l’Institut Religioscope et collaborateur du site Religioscope, a soutenu avec succès sa thèse de doctorat le lundi 12 octobre 2009, à l’Université de Fribourg.
Intitulée “Visages et rivages d’un nouvel Orientalisme. Décryptage des discours et réseaux de l’anti-islamisme contemporain”, cette thèse avait été préparée sous la codirection de Jocelyne Dakhlia (EHESS-Paris) et de Francis Python (Université de Fribourg-Suisse). Les autres membres du jury étaient: Jean-François Bayart, Mohammed-Chérif Ferjani, Christian Giordano et Yves Besson.
Cette thèse traite de l’émergence d’un discours néo-culturaliste dans la période post-Guerre Froide, articulé autour de la critique du fait musulman, et plus particulièrement des militances islamiques. Dans un contexte de menaces fluides et globalisées, l’islamité est intégrée, par un certain nombre d’acteurs individuels ou collectifs, à différents processus d’identification. Se construit ainsi, en Europe et aux Etats-Unis, un récit renouvelant des notions de déterminisme social ou anthropologique au service d’intérêts politiques et de stratégies de positionnement intellectuel ou professionnel. L’objectif de ce travail est à la fois d’identifier et de comprendre les motifs des acteurs qui produisent ou relaient cette manière de raconter “l’islamisme”, et de mettre en évidence l’existence d’un courant intellectuel structuré, transnational et transpolitique.
Les qualités de la thèse, notamment sa rigueur et son écriture élégante ainsi que l’aptitude du chercheur à aborder le thème avec le sens des nuances, ont été unanimement soulignées par le jury. Différentes questions ont été soulevées, donnant lieu à un intéressant débat, qui mit en lumière la remarquable maîtrise du dossier par le candidat. Celui-ci a donc obtenu le titre de docteur avec la plus haute mention, summa cum laude.